Date de parution: 9.08.2017
éditorial
La fleur au fusil
Pas de séisme sous la Coupole fédérale, pas de complot, pas de putsch: le candidat tessinois Ignazio Cassis a passé la fleur au fusil dans le tabernacle de la politique suisse. Deux petits tours d’Assemblée nationale et c’est fait! Presque une formalité, tant les cartes ont été soigneusement distribuées depuis longtemps. La tradition qui veut que le chef de groupe d’un parti soit promis aux plus belles destinées a repris ses droits.
La chute du tribun Blocher en 2007 et les remous qui s’en suivirent ont laissé des traces. Depuis 2015, le mot d’ordre, c’est stabilité, svp. Avec 2 UDC, 2 socialistes, 2 radicaux et 1 PDC, la formule magique désormais réaménagée colle à la réalité des forces sur le terrain. Il n’y a pas de raison mathématique d’un nouveau coup de sac.
Seules quelques ambitions régionales ou idéalistes pouvaient encore animer marginalement cette mise en place coulée dans le bronze. Et il était parfaitement exagéré de parler, la veille dans les salons feutrés du Bellevue, de «nuit des longs couteaux». Tout au plus avait-on affaire à quelques coups de canifs dans la solidarité latine. Rien qui puisse vraiment intéresser les bataillons alémaniques.
Même topo en ce qui concerne la répartition des départements. Ignazio Cassis s’est glissé en douceur dans les escarpins, ou plutôt les bottes de sept lieux de Didier Burkhalter. Attention: la danse sur les parquets cirés de la diplomatie n’est pas de tout repos ; elle peut même être assez éprouvante! En plus de l’épineux dossier européen, le nouveau ministre des affaires étrangères devra également s’investir sur la scène internationale, actuellement sous très haute tension.
Offrir de bons offices entre Donald Trump et Kim Jung-Un, c’est à coup sûr mettre le doigt entre le marteau et l’enclume. Mais neutralité oblige! Et puis il y a l’Iran et ses nouveaux tirs de missiles (décidément, c’est une manie), la Chine et la Russie et leurs ambitions territoriales inextinguibles: autant dire que le nouveau Conseiller fédéral sera propulsé bien au-delà du ronron des polices d’assurances.
A cet égard, il peut compter sur le soutien de Guy Parmelin, qui en un peu plus d’une année et demie a remis le département militaire sur les rails du succès, insufflé une nouvelle dynamique à l’armée, fixé le cap. «Toute l’Europe vient voir ce qu’on fait», relève à cet égard le commandant de corps Philippe Rebord. La mise en œuvre du projet DEVA redonne de facto à la Suisse des ailes de pionnier. L’armée sera bientôt en mesure d’engager 35?000 soldats complètement équipés en 10 jours!
C’est un premier pas. L’acquisition d’un nouvel avion de combat (lire la chronique fédérale sur le meeting aérien de Sion), celle d’un système de défense sol-air et les défis posés par les cyberattaques vont mobiliser beaucoup d’énergies et de fonds. Sans oublier le djihadisme, le terrorisme, les conflits conventionnels et leurs cortèges de misère.
Quel éternel paradoxe: Sous les aspirations de paix, la guerre demeure omniprésente, insidieuse, prête à détruire ce qui a été patiemment construit. Alors soyons, nous aussi, prêts à toute éventualité.
José Bessard
sommaire
Dissolution de la Br inf 2: avec la mise en œuvre du DEVA, on ne parle plus des brigades d’infanterie.
Au secours, j’comprends plus!
Derniers hommages au Dr Juriste Félix Wittlin, au major Hans Bögli et au brigadier Serge Graber.
Les idées préconçues.
Meeting aérien à Sion avec plus de 50?000 spectateurs.
Dans le corps des officiers et des sous-officiers supérieurs.
Dès 2018, les recrues de la Police militaire 19 seront stationnées à Sion.
La cérémonie a eu lieu à la caserne des Vernets où 260 hommes effectuaient un dernier garde-à-vous.
L’app René Thonney, le dynamique et ancien président de l'ASSO, section de Genève, est décédé.
Revue Notre Armée de Milice
Jean-Hugues Schulé
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