Nam octobre 2018

Date de parution: 21.10.2018

éditorial
Nom de code: Air2030

«Nous avons la conviction que le Rafale est le meilleur avion de combat du monde ! Reste à convaincre les autorités suisses…» C’est le Ministre français de la défense, Madame Florence Parly, qui l’affirmait sans détour à l’issue de sa rencontre avec le Conseiller fédéral Guy Parmelin, chef du Département fédéral de la défense (DDPS), début septembre à Berne.

Depuis l’été, les grandes manœuvres ont officiellement commencé avec le lancement de la procédure d’évaluation des 5 chasseurs retenus par le Conseil fédéral en vue du renouvellement des actuels F-18. En arrière-plan se joue un match entre Europe et Etats-Unis. Pour le vieux Continent, outre les Français avec le Rafale (Dassault), il y a les Allemands avec l’Eurofighter (Airbus) et les Suédois avec le Gripen E (Saab). Pour les Etats-Unis, ce sont le F/A-18 Super Hornet (Boeing) et le F-35A (Lockheed-Martin). 

Attention: il faut tout de même préciser que le nouveau jet suédois est très américanisé et notamment propulsé par un réacteur de la série F404 de General Electric (qui équipe le Super Hornet). Politiquement, les forces en présence sont donc plus qu‘équilibrées. Cela dit, la Suisse a certes des relations privilégiées avec les Etats-Unis mais également avec ses voisins directs européens. Et pour remporter la compétition, chaque puissance va jouer de ses atouts relationnels, politiques et commerciaux, qui vont bien au-delà de l’avion lui-même.

«Face à la beauté des Alpes suisses, il bien difficile d’imaginer toutes les menaces qui nous guettent. Nous avons besoin d’alliés solides! La Suisse est l’un d’entre eux, dira encore le Ministre français de la défense. Dans le contexte géopolitique actuel, marqué par la montée en puissance de la Chine et de la Russie, le jeu des alliances est redevenu un des éléments essentiels de la politique de sécurité. Si chaque pays est tenu d’assurer sa propre sécurité, les enjeux imposent aussi une étroite coopération multilatérale.

Avec une enveloppe de 8 milliards dans la poche et un système démocratique stable, pionnière en haute technologie et sans ambition guerrière expansionniste, la Suisse est à cet égard un partenaire idéal. Succès oblige, cela n’ira pas sans compliquer cruellement le choix des stratèges fédéraux.

Quoi qu’il en soit, sur le plan politique il importe tout d’abord de tirer les enseignements de la cuisante défaite dans les urnes du Gripen, en 2014. Et c’est précisément ce que le Conseil fédéral fait en proposant un «arrêté de planification» qui permet d’agir en deux temps: 

1. voter sur le principe même de la défense aérienne prise dans sa globalité et en en fixant le cadre budgétaire; 

2. procéder aux choix du modèle d’avion.

Cet automne, le Parlement s’agite beaucoup sur la question de découpler ou non l’acquisition du nouvel avion de combat de celle de la défense sol-air (lire la Chronique fédérale). Pour des raisons divergentes, nombre de députés plaident pour l’achat en priorité d’un système de défense sol-air (DSA) puis, ultérieurement, du chasseur. Cette tactique du salami militaire ne correspond toutefois pas aux exigences de l’heure.

Il ne s’agit pas d’acquérir plus ou moins de matériel pour assumer plus ou moins de défense aérienne. Non, la question est: voulons-nous oui ou non garantir notre espace aérien et du même coup l’existence de l’armée suisse? Ce sera très probablement à la population d’en décider, car l’arrêté est soumis au référendum facultatif.

Voici une petite projection autour du scrutin 2020. Résultat négatif: le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) sabre le champagne en compagnie d’officiers étrangers… Résultat positif: l’armée, le Conseil fédéral et le Parlement décident de l’achat d’un système global qui intègre défense au sol, avion de combat et cybersécurité. Nom de code: Air2030. Consigne de vote de Nam: oui.

José Bessard

sommaire

La chronique de MMG

4

«Sanctions» est le mot qui résume bien les relations internationales en 2018.

Aux nouveaux promus

5

Nam s’adresse aux nouveaux officiers, sergents-majors et fourriers.

Or donc...

6

Soyons fiers de ces prestations accomplies par nos militaires miliciens au service de la communauté.

Promotions

8

Session d’automne à l’Académie militaire à l’EPFZ et 11 nouveaux officiers au Air Force Center.

FPS à Paudex

11

L’assemblée de l’association Femmes et politique de sécurité (FPS).

50 ans à Bure

15

Ils étaient plus de 8000 visiteurs à Bure pour les 50 ans de la place d’armes.

Votre publicité

16

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Air2033

17

Les demandes d’offre pour un nouveau système de défense sol-air de longue portée ont été transmises.

Revue Notre Armée de Milice
Jean-Hugues Schulé
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