Nam nov.-déc. 2017

Date de parution: 12.12.2017

éditorial
Le sentiment d’insécurité est multiple

Selon un récent sondage, les politiciens ne sont pas de nature à rassurer. 60% de la population penserait en effet que les politiciens sont corrompus ou se soucieraient davantage de leurs propres besoins plutôt que du bien public. Au-delà du caractère superficiel du sondage, on peut néanmoins déceler une perte de confiance de la population envers ses autorités. La proportion est toutefois curieuse dans un pays comme la Suisse où la corruption paraît de prime abord insignifiante, du moins au regard de ce que l’on sait d’autres pays où elle est quasiment institutionnalisée.

Reste que cette perte de confiance favorise l’émergence de sentiments nationalistes et sécessionnistes. Elle discrédite aussi l’image de l’Europe qui est devenue le bouc-émissaire des citoyens mécontents.

Le sentiment d’insécurité est aussi favorisé par l’incertitude que le gouvernement américain fait planer sur les engagements pris par les USA. La tentative de ne pas respecter les traités signés par la précédente administration américaine fait penser que le plus important pays au monde, les USA, ne sont pas à même de respecter les obligations auxquelles il a souscrit et par conséquent qu’il n’est pas décidé à accorder sa protection à ceux qui sont plus faibles. Alors que, depuis des décennies, le risque d’un conflit mondial était passé à l’arrière-plan, le sentiment se propage toujours davantage que ce danger est de nouveau présent et qu’il en va de même de la menace nucléaire. 

Dans ces conditions, l’armée a plus que jamais sa place dans le système de défense de la Suisse. Certes, la diplomatie, les services de sécurité, la coopération économique, l’aide au développement, la protection civile et bien d’autres, participent aussi à la défense. C’est toutefois en agissant sur place, à l’origine des conflits, que la Confédération se protège davantage que sur la frontière elle-même.

A cet égard, une aviation capable de faire respecter notre espace aérien est indispensable pour convaincre les autres Etats que nous sommes en mesure de faire respecter notre neutralité. Un pays qui n’aurait pas les moyens d’empêcher la traversée de son territoire ne peut pas prétendre respecter son obligation d’être neutre. Il semble que les autorités se satisfassent d’une décision qui pourrait intervenir dans un peu moins de 20 ans…

La possibilité pour les anciens soldats de garder son arme à la maison agite aussi les esprits. Un accord avec les autorités européennes semble possible. Certes, la question est importante. Mais ne devrait-on pas se résoudre à établir un catalogue des priorités?

A cet égard, on a appris récemment que l’armée recherchait des cracks en cybersécurité. Le budget annuel prévoirait un montant annuel de cent millions pour la cyberdéfense. Voilà une priorité qui en est réellement une. L’avenir semble en effet très troublé tant les possibilités des cybernautes paraissent illimitées. Elles comportent une dose importante de possibilités de nuire ou de paralyser le fonctionnement du pays.

Enfin, le chef de l’Armée, le Commandant de corps Philippe Rebord et ses collaborateurs, ont mis l’accent sur les préparatifs de la mise en œuvre du développement de l’armée (DEVA). Voilà qui doit probablement être considéré comme la tâche la plus importante de l’armée. Selon une récente étude effectuée à l’EPFZ (Sécurité 2017), 82% des Suisses considèrent que l’armée est nécessaire et se disent satisfaits de ses prestations.

Voilà enfin une réponse positive à la question de la confiance posée ci-dessus.Lt-col P.-A. Treyvaud

Président de l’Association Nam

 

sommaire

Photo de première

5

Cérémonie de dissolution de l’ER inf 3 de Bière à Yverdons-les-Bains.

Or donc...

4

1er janvier, le début de l’an 2018. Une date insignifiante? Que non...

Le DEVA se concrétise

5

Les idées préconçues.

La chronique de MMG

6

La Suisse est riche en champs de batailles.

Jeunes tireurs

8

Trop nombreux, ils sont privés de stand.

Chronique fédérale

9

L’adieu à Berne de la Police militaire.

Défense aérienne

12-13

Une variante moyenne avec pas plus de 8 milliards pour la défense aérienne.

Cyberdéfense

14

Vers une formation des recrues avec un CFC à la clé.

Le Pamphlet

14

L’armée croit inventer l’eau tiède.

Revue Notre Armée de Milice
Jean-Hugues Schulé
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