Date de parution: 2.07.2024
éditorial
L’ASM dans la plus grande inquiétude en matière de politique de sécurité !
Le contexte de la politique de sécurité de la Suisse s’est encore considérablement et durablement dégradé ces derniers mois. L’Association des sociétés militaires suisses (ASM) se montre donc d’autant plus déçue après le non du Conseil des États, le 3 juin 2024, au fonds spécial pour des dépenses supplémentaires pour l’armée et le soutien à l’Ukraine, d’un montant total de CHF 15 milliards. Par cette décision, la Suisse montre qu’elle ne met pas seulement en jeu la sécurité de sa propre population, mais aussi celle de l’Europe, et qu’elle représente un risque pour la sécurité internationale. L’ASM attend maintenant du Conseil fédéral et du Parlement qu’ils trouvent de toute urgence une solution de financement pragmatique et rapidement réalisable.
L’attaque de la Russie contre l’Ukraine, il y a plus de deux ans, a constitué le bouleversement le plus lourd de conséquences dans l’ordre de la politique de sécurité de l’Europe depuis des décennies. Aujourd’hui déjà, cela a des conséquences directes pour la Suisse en raison de la gestion hybride actuelle du conflit. La position de l‘ASM reste inchangée: La sécurité de la Suisse et de sa population doit enfin être la priorité absolue sur le plan politique.
La Suisse devient un risque pour la sécurité de l’Europe
Pour la sécurité de notre pays, il est urgent de renforcer rapidement la capacité de défense de l’armée. Nous devons impérativement investir davantage dans notre armée – au moins 1% du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2030 au plus tard. Une action rapide, déterminée et responsable est nécessaire de la part du Conseil fédéral et du Parlement. Car ce n’est pas seulement la sécurité de la Suisse, mais aussi celle de l’Europe qui est en jeu. La Suisse ne doit pas devenir un risque pour la sécurité de l’Europe.
Pour une solution susceptible de réunir une majorité
Pour l’ASM, il est clair que si nous ne voulons pas perdre la course contre la montre, une solution financière doit être mise sur la table au plus tard cette année, en 2024. La forme concrète que prendra cette solution, qu’elle soit alimentée par un fonds ou un emprunt pour la défense nationale ou qu’elle soit générée par une augmentation d’impôts, est moins décisive pour l’ASM. En outre, le frein à l’endettement n’est en aucun cas sacro-saint pour l’ASM en ces temps extraordinaires, raison pour laquelle elle a soutenu la proposition courageuse de la CPS-E d’avril concernant le fonds spécial. D’autre part, l’ASM estime que les économies réalisées dans d’autres domaines de la Confédération ne permettront pas à elles seules de dégager les moyens nécessaires à hauteur de ce qui est demandé. Le financement de l’armée doit maintenant être clarifié très rapidement, et l’ASM propose la procédure suivante, échelonnée, pour le renforcement de la capacité de défense de l’armée?:
1.Obtenir une union de force politique de toutes les forces responsables pour une augmentation du budget de 1% du PIB d’ici 2030 au plus tard, ce qui équivaut à la première étape d’extension de l’armée d’un montant d’environ CHF 13 milliards d’ici 2030.
2.Élaborer un large consensus pour une forme de financement pragmatique, rapidement réalisable et susceptible de recueillir une majorité en faveur de l’armée.
Colonel EMG Stefan Holenstein, Président ASM
L’Association des sociétés militaires suisses (ASM) est une association faîtière militaire indépendante au sens de l’art. 6 al. 1 OAA. L’ASM regroupe actuellement plus de 35 associations et sociétés militaires (sociétés de sous-officiers, d’officiers et de spécialistes) avec près de 100?000 membres. Elle a pour but le soutien mutuel dans les activités hors du service et prend résolument position sur les questions de politique de sécurité et de politique militaire.www.vmg-asm.ch
sommaire
«Qui ne veut pas la guerre», repris des colonnes du Pamphlet.
Le divisionnaire Mathias Tüscher met fin à sa carrière militaire.
Politique de sécurité et armée en 2024, quelques réflexions de fond.
La nouvelle place d’exercices d’Epeisses.
Dans la cour du château de Morges.
Décisions du Conseil fédéral.
L’incorporation réussie des femmes de milice.
Le CF entend améliorer les effectifs.
Rencontre avec les membres du SAT.
Avec les Vétérans, le groupement ASSO Vaud et les sections d’Yverdon-les-Bains et de Lausanne. Retour également sur l’assemblée de la section de Sion en page 25.
Revue Notre Armée de Milice
Jean-Hugues Schulé
info@revue-nam.ch
+41 24 426 09 39
La reproduction partielle ou complète des articles est autorisée avec la mention: Extrait du mensuel Nam-Notre armée de Milice, Yverdon. (exemplaires justificatifs désirés.)