Date de parution: 29.06.2023
éditorial
Un p’tit coin de parapluie
Un p’tit coin de paradis... Non ce n’est pas «Red Bull» qui donne des ailes à l’OTAN mais l’Ours noir du Kremlin! En juin, durant une dizaine de jours, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a mené, sous le commandement de l’armée de l’air allemande, le plus grand exercice de son histoire. Nom de code: Air Defender 2023.
Vingt-deux pays membres, plus le Japon et la Suède en tant qu’alliés, y ont pris part; à savoir près de 220 avions de guerre et 10?000 participants! Pas moins de 23 types d’avions différents y étaient engagés, dont l’avion phare de l’OTAN: le chasseur de 5e génération F-35, de Lockheed Martin.
A eux seuls, les Etats-Unis sont venus avec une centaine d’avions de la Garde nationale aérienne et 2000 participants. Tout un symbole! Bien que l’armée US porte actuellement son attention en particulier sur l’Asie et la Chine, elle n’en délaisse pas pour autant sa présence en Europe. Le parapluie américain a encore de beaux jours devant lui!
On s’en réjouit car la guerre en Ukraine n’en finit pas et la menace prend de l’ampleur. L’installation de missiles nucléaires en Biélorussie constitue un signal clair de potentielle agression. Bien que planifié depuis 2019, le gigantesque rassemblement de forces aériennes d’Air Defender 2023 donne une réponse tout aussi claire: l’alliance atlantique est solide. Elle teste l’interopérabilité de ses forces et est prête à faire face.
A travers les pays de l’OTAN, le monde démocratique se prépare donc au pire, tout en espérant qu’il ne se produise pas. C’est dans ce contexte tendu que notre pays doit trouver son équilibre sécuritaire (lire l’entretien avec le Conseiller aux Etats Philippe Bauer, en Chronique fédérale). Si de par sa position géographique au cœur de l’Europe, il ne fait pas de doute que la Suisse est de fait assimilée aux forces de l’OTAN (eh, oui!), sur le papier c’est un peu différent.
Son statut de pays neutre lui a été conféré en 1815 au congrès de Vienne et reconnu huit mois plus tard par les puissances européennes dans le Traité de Paris. Il lui garantit l’inviolabilité de son territoire. Et durant deux siècles, on peut dire qu’il l’aura bien protégée des aléas de l’histoire.
Reste que les temps changent. Sous la pression des événements, la Suisse est désormais toujours plus interconnectée au destin de l’Europe et sa neutralité perpétuelle devient chaque jour un peu plus casuelle. Notre pays n’est certes plus menacé directement par ses voisins mais – et c’est peut-être encore plus inquiétant - par les conflits entre superpuissances. Dans ce combat de géants pour le leadership du monde, il n’a pas d’influence ; quant à l’Union européenne, elle attend de lui qu’il s’aligne et, sur le plan militaire, qu’il se positionne dans le sillage de l’OTAN. En deviendra-t-il membre un jour? L’avenir le dira.
La rencontre, ce printemps, entre la ministre de la défense Viola Amherd et le secrétaire général Jens Stoltenberg, ainsi que la participation suisse au Forum du partenariat de sécurité et de défense à Bruxelles, marquent en tous les cas la volonté d’ouverture du Conseil fédéral vers plus de collaboration avec l’alliance atlantique. Malgré les réticences internes très fortes qui surgissent dès qu’on touche à la neutralité, la Suisse a un intérêt prépondérant à participer le plus activement possible - et sous quelque forme que ce soit - à l’effort commun pour garantir la paix en Europe.José Bessard
sommaire
Débats sans tabou pour cet été.
Conférence à l’Université de Lausanne-Dorigny.
Avec le Conseiller aux États Philippe Bauer.
Blindés et artillerie.
Infanterie.
Heurts au nord du Kosovo.
Officiers généraux promus.
Fermeture de la caserne fribourgeoise.
Assemblée des commandants d’arrondissement.
Avec les sections de Sion, de Lausanne et Assemblée des délégués Suisse.
Revue Notre Armée de Milice
Jean-Hugues Schulé
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