Date de parution: 15.06.2022
éditorial
Autant en emporte le vent d'Est
«La guerre en Europe n’est pas une chimère», comme le dit mon vieil ami le capitaine Haddock… pardon, le capitaine Addor (Conseiller national UDC-VS). Et il n’a pas tort. Depuis des années, le Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA) sape les efforts et les budgets de défense, plaçant la Suisse en queue de liste des investissements militaires par rapport aux autres pays européens. Conséquence: une armée en sous-effectif et des équipements obsolètes.
La saga du renouvellement de la flotte aérienne témoigne de ce démantèlement obsessionnel. Surfant sur la vague verte du «peace & love», le Parti socialiste suisse (PSS) s’est même acoquiné avec le GSsA pour promouvoir l’initiative populaire «Stop F-35», dont le véritable objectif – rappelons-le - est la suppression de l’armée. Pas sûr qu’il replongerait dans cette galère, s’il en avait décidé après le 24 février…
Un nouvel ordre mondial est entrain de se mettre en place. L’équilibre qui prévalait jusqu’alors est dangereusement bouleversé et la stabilité a fait place à une grande incertitude du lendemain, frappée au coin d’une logique de guerre dont nul ne sait ce qu’il adviendra. Au cœur de l’Europe, la Suisse doit assumer sa part de défense et veiller à ne pas constituer un vacuum sécuritaire.
Moins doctrinaire que certains de ses élus, la population a bien compris qu’il n’était plus temps de conter fleurette et qu’il fallait assurer ses arrières. Selon un sondage effectué auprès de 20?000 personnes par l’institut Sotomo, et publié dans le
SonntagsBlick, 56% des personnes interrogées sont favorables à une collaboration plus étroite avec l’OTAN (l’organisation de défense collective du Traité de l’Atlantique nord; lire à ce propos la Chronique fédérale). Et 61% ont trouvé que la Suisse pourrait davantage aider l’Ukraine.
A l’instar des pays voisins, le Parlement n’est pas resté inactif. Sur proposition de sa Commission de la politique de sécurité (CPS), le Conseil national a notamment d’ores et déjà approuvé une augmentation progressive du budget militaire jusqu’à 1% du PIB d’ici 2030. A noter que l’objectif des États membre de l’OTAN est fixé à 2% du PIB et que 55% des personnes interrogées approuvent une hausse des dépenses militaires.
Quant à l’initiative «Stop F-35», elle a déjà bien du plomb dans l’aile! Ses promoteurs pensent la déposer cet été mais il vaudrait sans doute mieux y renoncer tout de suite; histoire de ne pas jeter une dizaine de millions par la fenêtre et éviter une déculottée monumentale. En effet, près de deux tiers des sondés se prononcent contre cette initiative; initiative que l’on peut qualifier de «hors-sol» puisqu’elle reste minoritaire même auprès des partisans du PS.
Le vent a résolument tourné au réalisme et l’heure n’est plus aux ronds de jambe politiques. C’est de bon augure car le temps presse. Oui, nos forces aériennes ont besoin de ce nouvel avion de combat! D’ailleurs 54% des sondés souhaitent un achat rapide, sans attendre l’issue d’une éventuelle votation. On ne saurait être plus clair; d’autant que la population a déjà voté sur le principe et que juridiquement le Conseil fédéral n’est pas tenu d’attendre. En un mot: plus vite le contrat sera signé, mieux ce sera.José Bessard
sommaire
Résumé de l’actualité par l’adj sof Jean-Hugues Schulé
Nouveaux sous-officiers à l’Ecole circulation et transport 47
A Pully, il était question du conflit en Ukraine
Avec le col EMG Stefan Holenstein
La sécurité avant la liberté
Inclusion des femmes à la SWISSCOY
Officiers vaudois en assemblée
Bilan des aides versée par le Service social de l’armée en 2021
Revue Notre Armée de Milice
Jean-Hugues Schulé
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