Date de parution: 10.06.2021
éditorial
Coup de Jarnac sur le tarmac
Toujours très sensible sur le respect des droits démocratiques, voilà que le Parti socialiste emboîte le pas du Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA) et des Verts, en annonçant le dépôt à Berne de deux initiatives populaires contre l’achat de l’un ou l’autre avions de combat américains, à savoir: le F-35 Lightning II de Lockheed Martin et le F-18 Super Hornet de Boeing.
Le 27 septembre 2020, le peuple souverain a dit oui, par 50,1% des voix, à l’achat d’un futur chasseur pour 6 milliards de francs. Le soir même, le GSsA déclarait que le moment venu, il lancerait une initiative pour bloquer la procédure d’acquisition. Rien de surprenant, c’est son fonds de commerce. En revanche, on peut vraiment se demander ce qu’un parti gouvernemental vient faire dans cette pétaudière aux revendications putschistes.
Passé le cap de la votation de principe, le Conseil fédéral avait fixé le calendrier suivant: choix du type d’avion au cours du deuxième trimestre 2021 – donc jusqu’à fin juin –, message au Parlement dans le programme d’armement 2022 et premières livraisons dès 2025. En annonçant d’ores et déjà deux initiatives naguère anti-Trump et aujourd’hui anti-Biden, la coalition rose – verte – baba cool exerce de facto une sorte de chantage sécessionniste sur le Gouvernement.
Que le GSsA nous chante « Nous avons perdu, mais ça ne nous empêche de vous dire ce qu’il faut faire!» sur l’air de «Savez-vous planter les choux?», c’est de bonne guerre. Mais que le PS embouche le même clairon, et c’est la cacophonie chez les Sept Sages. Pourquoi diable le PS accepte-t-il que le Gouvernement – dont il occupe deux sièges - perde son libre-arbitre, son indépendance dans la prise d’une décision cardinale pour la sécurité du pays?
Ce coup de Jarnac sur le tarmac, juste avant l’envol du futur chasseur, camoufle mal une secrète obsession du démantèlement jusqu’à tabula rasa. Reste que la manœuvre pourrait bloquer la signature du contrat d’achat définitif durant deux à trois ans, voire carrément contraindre l’Exécutif à se désavouer rétroactivement. Même si sur le plan juridique le Conseil fédéral n’a pas à tenir compte d’une initiative tant qu’elle n’a pas été acceptée par le peuple et les cantons, au niveau politique la menace pèse de tout son poids dans la balance.
La perte de temps qu’elle représente est d’autant plus regrettable que le renouvellement de la flotte aérienne de combat ne peut plus attendre; d’autant plus regrettable aussi, que sur le plan technique, c’est un faux débat. Eurofighter, Rafale, Super Hornet et F-35: les quatre avions en lice ont tous leurs qualités et leurs contraintes opérationnelles. Américains ou européens, ils sont tous à même de remplir la mission de gardiens de l’espace aérien; de même qu’ils sont tous intégrés dans un système d’armes qui va bien au-delà de leurs seules aptitudes de vol.
A l’heure où nous écrivions ces lignes, la décision du Conseil fédéral n’était pas encore tombée. Mais quel que soit finalement le choix de l’appareil, la Suisse sera engagée et liée pour une trentaine d’années à son vendeur, lequel reste bon gré mal gré maître de la technologie, de la maintenance et des mises à jour successives, matérielles, structurelles et surtout informatiques. Quand on voit à quelle vitesse se développent les logiciels de nos ordinateurs et autres smartphones, vous pouvez être certains que Paris, Berlin ou Washington ne nous abandonneront pas!José Bessard
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