Date de parution: 20.09.2016
éditorial
Quand le destin se joue en une poignée de secondes
Lundi 29 septembre 2016, le premier lieutenant David Goldiger s’est envolé aux commandes de son F/A-18 de la base de Meiringen, dans le canton de Berne. Son vol aura duré moins de 4 minutes. Il avait 27 ans. Il ne reviendra pas.
Le crash de son avion de combat dans la région du Susten a déclenché une vague d’émotion dans le pays et sur les réseaux sociaux. David était un jeune pilote estimé et aimé. C’était le genre de gars qui inspire confiance, un de ces héros modernes qui forcent l’admiration par leur sens du devoir et leur courage. Nam lui rend hommage et adresse par ces lignes ses condoléances à sa famille et ses amis.
L’enquête dira peut-être un jour ce qui s’est réellement passé. Les premiers éléments indiquent qu’une altitude trop basse a été communiquée au pilote. Pour quelle raison? Pourquoi l’alerte radar n’a-t-elle pas automatiquement dérouté le jet par-dessus la crête? Pourquoi le siège éjectable n’a-t-il pas été actionné? Dans ce genre d’accident, de nombreux facteurs peuvent se conjuguer jusqu’à l’issue fatale. A 800?km/h, le destin se joue en une poignée de secondes.
C’est pourquoi chaque soldat doit pouvoir bénéficier de la meilleure formation et du meilleur matériel existants, dans l’accomplissement de sa mission. Ce troisième crash de F/A-18 en trois ans pointe aujourd’hui cruellement le doigt sur l’importance du suivi formatif et technologique.
Les F/A-18 ne sont pas obsolètes et peuvent voler encore quelques milliers d’heures. En revanche, les progrès accomplis en technologie des ondes électromagnétiques, couplés à la puissance du calcul numérique, sont phénoménaux. Ce n’est pas pour rien que le ciel est actuellement dominé par les avions de combat de la quatrième génération mise à jour, c’est-à-dire disposant d’une avionique intégrée évoluée. Ils sont notamment équipés de radars à antenne à balayage électronique (Actif Electronically Scanned Array, AESA), bénéficient de la fusion des données et font preuve d’une extraordinaire manœuvrabilité.
Les Etats-Unis produisent même déjà la 5e génération, en ajoutant la furtivité intégrale. Avec les Russes et les Chinois en pleine expansion, ces pays forment le redoutable trio de tête des constructeurs - exportateurs. Mais les Européens ne sont pas en reste. Loin de là! Les trois avionneurs – Airbus DS, Dassault et Saab – rivalisent de compétitivité et se montrent extrêmement novateurs dans leurs domaines spécifiques d’intervention.
C’est dans ce contexte en évolution permanente que les experts fédéraux chargés de préparer la relance du processus d’évaluation doivent se prononcer. Inutile de tergiverser! L’acquisition d’un nouvel avion de combat est une nécessité flagrante. Même si la flotte actuelle peut tenir jusqu’au début des années 20, c’est dès maintenant qu’il faut préparer la relève, en donnant les lignes directrices et les motivations qui conduiront au choix de l’appareil le plus approprié. D’autant que les exigences militaires ne sont pas les seuls critères décisifs. La conviction politique et l’information joueront un rôle déterminant dans cette affaire.
Nous aurons l’occasion d’y revenir. Pour l’heure, au-delà des considérations stratégiques et techniques, c’est la dimension humaine qui nous interpelle. Et Nam est de tout cœur et en pensée avec les proches de David dans ces moments difficiles.
Cela a été dit et reste vrai. Avant de disparaître au cours d’une mission d’exploration, le pilote de guerre et poète Antoine de Saint-Exupéry a écrit cette phrase magnifique dans les nuages: «Un pilote ne meurt jamais, il s’envole juste et ne revient pas.» José Bessard
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Revue Notre Armée de Milice
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