Nam juillet 2025

Date de parution: 4.07.2025

éditorial
Fin de la liberté de choix entre service militaire et service civil

Le service civil a de nouveau enregistré un record avec 6’799 départs de l’armée l’année dernière. Pour l’Association des sociétés militaires suisses (ASM), le fil de la patience est définitivement rompu, d’autant plus dans le contexte de l’aggravation de la situation en matière de politique de sécurité en Europe. Il faut en finir avec la liberté de choix entre l’armée et le service civil, acceptée politiquement depuis des années! Rien ne justifie plus cette liberté de choix du point de vue de la société et de la politique de sécurité. Le système actuel n’est pas seulement anticonstitutionnel, il est aussi dangereux pour la cohésion sociale en Suisse. L‘ASM demande donc une limitation immédiate des admissions au service civil à 1’800 par an au maximum.

En 2008, il y avait encore environ 1’600 admissions au service civil, alors qu’à partir de 2009 – avec la suppression de l’examen de conscience et l’introduction de la preuve par l’acte – le nombre a grimpé de manière incontrôlée pour se stabiliser à environ 7’000 personnes par an. En 2024, à peine remarquée par le public et les médias, 6’799 personnes ont été admises au service civil, soit une nouvelle augmentation par rapport à 2023 où l’on comptait déjà 6’754 personnes. De plus, avec près de 1,9 million de jours de service civil accomplis, un nouveau record a été atteint l’année dernière. Pour l‘ASM, la mesure est pleine: selon la Constitution, le service civil est une prestation de remplacement spéciale pour l’accomplissement des obligations militaires en cas de conflit de conscience insurmontable. C’est juste – et cela doit rester ainsi. C’est pourquoi l‘ASM demande une limitation des admissions au service civil à 1’800 par an au maximum. Une valeur de référence tout à fait réaliste.

 

Les mesures du Conseil fédéral pour réduire les départs sont insuffisantes

Les départs annuels de près de 7’000 personnes correspondent à l’effectif d’une brigade de combat, ce qu’aucune armée de milice au monde ne peut supporter en termes de nombre. Pire encore : notre modèle de réussite, le système de milice, s’érode et la cohésion sociale est de plus en plus menacée. Cet état de fait ne peut plus être justifié, ne serait-ce que dans le contexte de l’aggravation de la situation en matière de politique de sécurité à l’échelle européenne, mais aussi sur le plan géopolitique. La sécurité doit à nouveau être la première priori-té de la politique suisse, raison pour laquelle l’armée et la protection civile, qui sont toutes deux à court de personnel, doivent être dotées rapidement et de toute urgence des ressources humaines correspondantes. Pour cela, les six mesures du Conseil fédéral visant à réduire les départs au service civil ne suffisent malheureusement pas. C’est pourquoi, aussi désagréable que cela puisse paraître, l’examen de conscience doit être réintroduit le plus rapidement possible.

 

Le nouveau modèle d’obligation de servir doit être remis sur la table de toute urgence

L‘ASM propose en outre une introduction beaucoup plus rapide de l’obligation de servir dans la sécurité, mise à l’ordre du jour par le Conseil fédéral en mars 2022 déjà et qu’il vient de reporter en janvier 2025 jusqu’à fin 2027. Celle-ci prévoit entre autres une fusion de la protection civile et du service civil pour former ce que l’on appelle la protection contre les catastrophes. Dans ce contexte, l‘ASM suggère d’envisager sérieusement dès aujourd’hui la future suppression de l’Office fédéral du service civil (ZIVI). Une proposition sur la marche à suivre en matière d’obligation de servir seulement fin 2027 est tout simplement malhonnête, voire irresponsable. L’introduction d’un nouveau modèle d’obligation de servir doit donc être avancée, au plus tard au 1er janvier 2027. Il faut maintenant que le Conseil fédéral et le Parlement adoptent une stratégie claire et urgente pour aller de l’avant, afin de renforcer les effectifs de l’armée, mais aussi de la protection civile, et de poursuivre leur développement.

Colonel EMG Stefan Holenstein, Président ASM

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