Nam février 2020

Date de parution: 12.02.2020

éditorial
wMessage de Madame Viola Amherd, cheffe du DDPS

Chères lectrices, chers lecteurs,

Mesdames et Messieurs,

Il y a un an, j’entrais en fonction au Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). Quelle chance que ce département m’ait été attribué! Moi qui n’aime pas la routine, j’ai été servie bien au-delà de mes espérances.

Dans ce département, la Défense occupe une part importante. Vous et moi, chères miliciennes, chers miliciens, sommes attaché(e)s au maintien de la sécurité dans notre pays. Dans la Constitution fédérale le peuple et les cantons suisses attendent de l’armée qu’elle contribue à prévenir la guerre et à maintenir la paix; qu’elle assure la défense du pays et de sa population, qu’elle apporte son soutien aux autorités civiles lorsqu’elles doivent faire face à une grave menace pesant sur la sécurité intérieure ou à d’autres situations d’exception. Nous savons cependant que les défis que notre armée devra relever sont nombreux. Ainsi il nous faudra, alors que la situation internationale s’est considérablement dégradée ces dernières années, garantir l’alimentation en personnel de l’armée. Assurer, aussi, qu’elle dispose des équipements et du savoir-faire nécessaire pour conduire des actions non seulement dans les airs et sur terre mais aussi dans les espaces électromagnétique et surtout cybernétique. 

En 2020, il nous faudra défendre un élément essentiel à notre capacité de protéger jour après jour notre pays et sa population. Je pense ici à l’acquisition des nouveaux avions de combat, qui sera très probablement soumise au vote populaire par référendum en septembre de cette année. 

Veut-on remettre en cause l’existence même de notre défense aérienne? Peut-on imaginer un pays incapable de sauvegarder sa souveraineté dans le ciel? Peut-on vraiment imaginer que la Suisse, qui occupe une position stratégique au milieu de l’Europe, confie cette tâche éminemment nationale à d’autres États? Il nous faudra expliquer aux citoyennes et citoyens que seule l’acquisition d’une vraie flotte d’avions de combat nous permet de remplir nos missions, en temps de paix comme en cas de tensions ou lors d’un conflit. Il s’agira aussi de démontrer pourquoi les alternatives parfois évoquées, comme celle d’avions d’entraînement et de combat légers, ne nous le permettraient tout simplement pas.

La question du coût sera notamment une pierre d’achoppement de cette votation, car le montant de cette acquisition est élevé. Mais nous rappellerons notamment que le budget des autres départements n’en sera pas affecté. Par ailleurs, la part des dépenses consacrée par la Suisse à la défense nationale militaire – soit 0,8% du produit intérieur brut –, reste basse en comparaison internationale. L’OTAN, par exemple, incite ses membres à investir 2% de leur PIB dans la défense.

Mesdames et Messieurs, chère lectrices, cher lecteurs, vous qui êtes membres incorporés de notre armée de milice ou qui la soutenez fidèlement, je suis confiante quant à notre capacité de transmettre ces messages à la population. En attendant, poursuivons notre travail et observons sereinement celui de nos Forces aériennes au Forum économique mondial de Davos. En Suisse comme à l’étranger, que ce soit pour protéger les citoyens, le cyberespace ou promouvoir la paix, je m’engagerai à vos côtés pour soutenir et développer une armée qui réponde aux attentes de la population et puisse accomplir ses tâches avec succès. La paix et la sécurité sont des biens précieux, mais ils ne sont pas acquis. A vous toutes et tous je souhaite mes meilleurs vœux pour l’année qui s’ouvre.

Viola Amherd, Conseillère fédérale