Nam janvier-février 2019

Date de parution: 17.02.2019

éditorial
L’Armée suisse - une armée de compatriotes

Chères lectrices, chers lecteurs, chers compatriotes,

Vous souvenez-vous, alors élève à l’école obligatoire, que vous étiez appelé, par surprise, au tableau noir par le professeur, pour y décliner une poésie que vous deviez apprendre? Que vous n’étiez pas forcément prêts? Que vous receviez en conséquence une note insuffisante? Avez-vous aussi remarqué que lorsque vous étiez vraiment prêt, vous n’étiez jamais appelé au tableau noir? Un peu déçu... voilà l’enjeu qui nous est posé à nous tous, citoyens-soldats, à notre armée: Nous devons être capable d’être cité au tableau noir et de gagner! 

En ce début d’année 2019, sommes-nous conscients que le monde, un nouveau monde, se dessine sous nos yeux? Que le G 7, sommet des pays les plus riches, devient sans y paraître un «G 3» de fait, les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Sommes-nous conscients que le continent européen, avec notre pays au centre géographique, se remodèle au gré des coups de boutoirs de l’immigration, du terrorisme, ou encore des tensions au sein de l’Union européenne? Oui, la volatilité et l’imprévisibilité des événements mondiaux grandissant, le besoin de sécurité s’accroît d’autant.

Notre armée de milice, sans conteste, doit pouvoir déployer, sur ordre de nos autorités, à cette capacité «régalienne» d’aider, de protéger notre population et les intérêts de l’Etat, voire de combattre pour notre intégrité, la tâche ultime. 

Notre armée, issue du projet DEVA, est pensée et structurée pour être capable, face à l’imprévisibilité, de répondre aux attentes et de gagner. Une mission qui nous oblige tous, car elle fait appel à la solidarité et à l’engagement citoyen et compatriote. Si vous considérez par exemple le retour à la capacité de mobiliser nos troupes, à mon sens, la plus primordiale, elle fait référence indiscutablement à la volonté, s’il le faut, «de monter aux barricades», de contrer et neutraliser un adversaire, quel qu’il soit. 

Mobilisation, instruction des cadres, une disponibilité élevée, l’ancrage régional, un équipement complet, oui, des lignes de forces que nous devons vivre et développer ensemble!

Notre armée est un système complet, fonctionnant de manière sphérique, interconnecté, faisant appel au principe de l’engagement interarmes. 

Pour exemple majeur, le projet AIR 2030 s’inscrit dans cette dimension. La défense de notre espace aérien, l’appui de nos forces au sol nous impose unité de pensée, discipline et confiance réciproque. Un esprit compatriote.

Car, nous devons le réaliser, notre armée, si elle engagée, elle doit gagner, ce d’autant que derrière elle, il n’y a plus rien.

Une armée de milice, de compatriotes, intégrative et sûre d’elle, voilà ce que nous voulons, ce que nous sommes!

Qualité des chefs, qualité de la marche du service, dynamique et plus-value, des principes qui à mon sens doivent représenter la colonne vertébrale de nos services de troupes, quel qu’ils soient. Des attentes légitimes de nos militaires, obligés par la loi à faire service, qui impose le respect et l’absolue nécessité de se remettre en question, d’optimaliser. Nous en avons encore le temps, faisons-le en patriote.

Chères lectrices, chers lecteurs, chers compatriotes, je vous souhaite une année 2019 de grande cuvée, jalonnée de satisfactions et de succès communs.

Vive l’armée suisse! Vive la Suisse!

Cdt de la division territoriale 1
Divisionnaire Yvon Langel