Dans cette édition...

Date de parution: 12.01.2017

éditorial
3,14 x 3,14 = 2017

Quel drôle de titre pour un éditorial de début d’année ! Certains lecteurs pourraient rapidement en déduire que je vais présenter une solution à la quadrature du cercle que représente le délicat équilibre entre missions de l’armée, disponibilité et ressources; d’autres pourraient s’imaginer que je vais dérouler une «preuve par 9» que tout va bien. Eh bien non! J’aimerais simplement passer en revue une petite dizaine de points – en l’occurrence un peu plus que 3x3 – qu’il faudra prendre en compte pour le fonctionnement en 2017 de notre armée de milice.

Trois résultats constructifs, et un peu plus
Le Développement de l’Armée DEVA a maintenant de solides bases légales. Le Parlement s’est clairement prononcé dans ce sens, tant sur le fond que sur la forme, et l’absence de référendum donne de la stabilité et de la sécurité à l’ensemble. Il faut aller de l’avant, sans perdre du temps à remettre tel ou tel aspect en question.

Les Services de renseignement disposent désormais d’une base juridique améliorée pour leur permettre d’avoir une approche plus contemporaine des problèmes à résoudre; le peuple a reconnu cette nécessité et appuyé la transformation. Nos services seront mieux outillés pour anticiper… jusqu’à ce que l’adversaire reprenne une longueur d’avance.

La stratégie de Protection de la population 2015+ se concrétise de plus en plus, obligeant Cantons et Confédération à coordonner leurs efforts et à clarifier leurs compétences et responsabilités respectives. Les adaptations législatives se profilent à l’horizon, tout comme les tractations sur la répartition des conséquences financières.

… et il ne faut pas oublier l’actualisation de la Politique de sécurité, dont le rapport 2016 du Conseil fédéral a été transmis au Parlement. Celui-ci en débattra cette année encore. 

Trois défis à relever, et un peu plus
La structure de l’armée qu’implique le DEVA verra la mise en place de nouvelles subordinations ainsi que la dissolution d’un certain nombre d’états-majors et de formations. Il est dès lors important que les services qui auront lieu en 2017 servent à la fois à une poursuite crédible de l’entraînement des troupes, à une préparation soignée des transferts et à une digne prise de congé des militaires libérés et des formations dissoutes.

Mais c’est la mise en œuvre du nouveau concept d’instruction qui mobilisera le plus de ressources et d’énergie. Les écoles de cadres « nouvelle mouture » débuteront dès le 2ème semestre de cette année, afin que le système global soit opérationnel dès le printemps 2018 et permette, petit à petit, aux cadres de milice de pouvoir prendre leurs responsabilités avec plus d’expérience et de confiance en eux.

En parallèle, il faudra poursuivre le développement, l’acquisition et le remplacement de divers systèmes d’armes afin d’améliorer les capacités opérationnelles des troupes, de compléter leurs effectifs et d’échanger les matériels obsolètes devenant plus coûteux à l’entretien qu’efficace à l’engagement.

… et il faut tout mettre en œuvre pour que ces transformations et développements se déroulent en garantissant la continuité de la disponibilité et de l’entraînement des formations, afin de rester prêt et de pouvoir faire face à tout danger ou menace. 

Trois difficultés potentielles, et un peu plus
Des insuffisances dans les effectifs se font d’ores et déjà sentir. Trop de citoyens échappent à leurs obligations militaires par le biais d’inaptitudes diverses ou d’annonce au service civil de remplacement. Une relève trop faible et une érosion des formations risque assez rapidement de mettre en péril les capacités d’engagement et de durabilité de l’armée.

Dans le domaine financier, des coupes budgétaires sont toujours possibles voire probables, même si un plan financier stable a été promis avec l’acceptation du DEVA. Ces coupes peuvent toucher directement les crédits d’exploitation, ceux d’investissement, ou créer un déséquilibre entre eux, et nous remettre rapidement dans une situation truffée de lacunes.

Ce sont également les pressions voire les coupes sur le personnel salarié qui peuvent amener des difficultés sensibles. En effet, sans un appui professionnel qualifié des cadres de milice, il n’y aura pas de stabilité dans l’instruction des troupes, tout comme la réduction des spécialistes diminuera ou empêchera même l’acquisition, l’exploitation et l’entretien de systèmes toujours plus complexes.

… et il ne faut pas négliger les risques que font courir la remise en doute périodique des objectifs à atteindre par l’armée, et la mauvaise adéquation des tâches et des ressources qui lui sont allouées.

… et quelques bonnes choses

Mais il faut rester conscient qu’il se fait du très bon travail, avec beaucoup de volonté, tant dans les formations de milice que dans les structures professionnelles. On a trop tendance à l’oublier ou à le négliger! 

Nous devons et pouvons avoir confiance en eux, car le travail à faire reste important, en rattrapage, en maintien et en développement. C’est le général Henri Guisan qui disait, au sortir du service actif de la deuxième guerre mondiale: «Ce que nous avons fait sera toujours à refaire!».

2017 sera une année importante parce qu’elle sera une année-charnière devant préparer une transformation tout en assurant la continuité. Nous avons tout en mains pour réussir, mais devrons faire attention à ne pas achopper.

Car, au final, ce qui compte c’est la capacité toujours renouvelée à assurer la protection de notre Pays et de notre population!

Commandant de corps Dominique Andrey
Conseiller militaire du chef du DDPS

sommaire

Or donc...

4

Quelques commentaires quant à la visite en Suisse du Président chinois Xi Jinping.

Nam

5

Déjà 44 ans de parution. Merci pour votre fidélité.

 

La Chronique de MMG

6

L’année 2017 sera donc celle de la grande complication pour utiliser un terme cher aux horlogers. Tout doit être envisagé et l’armée doit être prête.

Promotions

8

Sous-officiers supérieurs.

Promotions

9

ER inf 2: nouveaux sous-officiers

A la tête de l'armée

12-13

DDPS: qui commande quoi en 2017 ?

Taxe d’exemption de servir

16

Adaptation de la taxe sur l’exemption de l’obligation de servir: les hommes n’ayant pas accompli la totalité des jours prescrits devraient pouvoir s’acquitter d’une taxe terminale unique.

 

Br inf 2

17

Pour le traditionnel rapport annuel de la Rég ter 1, le divisionnaire Roland Favre a convié ses cadres à Vicques.

Avec l'ASSO

21-23

Le Vermouth de l’ASSO Genève et les programmes 2017 de l’ASSO-Vaud ainsi que de la section du Val-de-Travers. La section de Gruyère-Veveyse-Glâne fête sa nouvelle bannière et 100 ans d’existence.

Revue Notre Armée de Milice
Jean-Hugues Schulé
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