Nam février 2024

Date de parution: 22.02.2024

éditorial
Remise de commandement à Payerne.Bonne Année! Vraiment?

Or donc...

Or donc voilà que, dans les limites de la politesse quasi diplomatique du mois de janvier, je viens vous présenter mes vœux pour la Nouvelle Année. Avec, cependant, un gros bémol: que vous souhaiter? Bonne, Heureuse? La santé, la sérénité, le succès en plus? Je vous confesse mon scepticisme… Car tous les signaux sont plutôt à l’orange, frisant le rouge, mais en tous les cas pas au vert!

Le mardi 8 mai 1945, la première page du Journal de Genève est barrée d’un seul titre: «La guerre est finie en Europe». Et sous la plume de S. Stelling-Michaud1) on peut lire: «La paix ne naîtra pas de formules juridiques essentiellement contingentes et relatives. Elle s’édifiera peu à peu, au fur et à mesure que les hommes et les nations harmoniseront leurs conditions de vie; elle naîtra d’une justice sociale plus grande, de l’élimination des préjugés nationaux et raciaux.»

Alors, 79 ans plus tard, où en sommes-nous de cette paix souhaitée? Honnêtement, nous en sommes bien éloignés. Et les foyers d’instabilité, de conflits, bref d’inquiétudes sont aussi multiples que diversifiés. Point n’est besoin de les citer: notre quotidien est baigné de ce doux mélange d’informations et de fake news dont nous inondent télévisions, radios, journaux ou tout autres vecteurs de communication – souvent contre notre gré.

Mais résumons et convenons.

Le vieillissement démographique de l’Europe est aussi évident que le ramollissement mental et la disparition de valeurs de ses peuples – sauf peut-être en France où la fertilité des femmes et des hommes vient d’être élevée au rang d’une préoccupation de la République?(!).

L’économie globalisée est un cuisant échec pour nos entreprises européennes qui ont préféré les juteuses délocalisations. Nos pénuries actuelles de médicaments – ou de masques d’hygiène il y a quelques mois, en sont une cruelle preuve.

Les élections européennes de juin prochain comme celles présidentielles et américaines de novembre ont de quoi inquiéter: ici, la montée des extrêmes-droite (Allemagne, France, Pays-Bas…), là-bas le combat incertain entre un sortant trébuchant de vieillesse et un revenant bardé de procès.

A quelques fuseaux horaires de chez nous, le choc entre les deux impérialismes chinois et américain autour d’une petite île nommée Taïwan. Ou encore les conflits très actuels (nucléaires) entre le Pakistan et l’Iran, sans oublier l’Inde voisine.

Toutes ces sources de conflits démontrent ce que «le Vieux Continent» ne veut pas voir: l’équilibre du monde bascule. Les pays du Sud contestent l’hégémonie du Nord – la récente plainte de l’Afrique du Sud près la Cour internationale de justice contre Israël, pour «génocide» en est une illustration.

Quant aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), ils veulent reprendre en main les affaires (économiques, financières et politiques) de la planète.

Et nous? Nous sommes devant «un nouveau chapitre, fait de pages blanches, à nous de les remplir» dit notre Présidente de la Confédération dans ses brefs vœux pour 2024. «Et il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire (…) et si nous le voulons, nous pourrons faire bouger les choses ensemble» ajoute même la Valaisanne Viola Amherd.

Somme toute, une invitation assez sympathique.

Alors faisons-les ensemble, ces choses…

Luttons contre l’inflation et faisons baisser les prix, de notre alimentation, de nos loyers et de l’énergie…

Travaillons à promouvoir les énergies renouvelables, barrages, panneaux photovoltaïques, éoliennes et même, pourquoi pas, centrales nucléaires – sans toucher à un cheveu de notre environnement (nature ou paysage, c’est la même chose). Autrement dit, le tout à l’électrique mais sans électricité…

Faisons vivre notre démocratie et votons: une 13e rente AVS, un relèvement de l’âge de la retraite, l’agrandissement de nos autoroutes, un frein aux hausses de nos primes d’assurance-maladie, la biodiversité versus notre agriculture et nos paysans, entre autres…

Bon. Comment voulez-vous donc que je vous souhaite une «Bonne Nouvelle Année», dans un décor planétaire aussi sombre, dans un pays où notre résilience fait un burn-out…

Allez ! en conclusion, quand même, une lueur d’espoir: celle lancée, il y a cinq ans, en octobre 2019, lorsqu’il recevait son Prix Nobel pour sa découverte de l’exoplanète 51 Pegasi b, par Michel Mayor dans une interview au magazine L’Illustré: «Je veux simplement rappeler aux gens qu’il n’y a pas de plan B à notre planète, que le rêve d’aller vivre ailleurs si celle-ci devient inhabitable est une fiction. Alors prenons soin d’elle. On vit bien ici, cette planète est magnifique».

Voilà, j’ai déjà gribouillé quelques lignes sur ma page blanche.

A vous d’écrire la suite…

Courage citoyenne, courage citoyen!

Jean-Luc Piller

PS: Cette colonne a été rédigée le 18 janvier 2024.

1) Sven Stelling-Michaud (*1905 +1986), auteur, éditeur des Cahiers romands, rédacteur adjoint du Journal de Genève, professeur Université de Genève.

sommaire

ASM

4

L’ASM salue le nouveau secrétaire d’État à la politique de sécurité – mais reste sceptique.

En vrac

5

Chambres fédérales: départ de la nouvelle législature 2023-2027.

Génie/sauvetage/NBC

8

Rapport annuel de la formation d’application à Soleure. 

Fo av 11

9

Remise de commandement à Payerne.

PM

10

Rapport annuel de la Police militaire. 

Promotions, nominations

11

Nomination du secrétaire d’État à la politique de sécurité.

BAC

13

Remise du drapeau et fin du BAC.

Armement

21

Feu vert pour la production en série du mortier 12 cm 16.

KFOR

23

Participation suisse renforcée.

Le sous-officier

29

Avec la Fédération des vétérans et les sections de Genève et de Lausanne.

Revue Notre Armée de Milice
Jean-Hugues Schulé
info@revue-nam.ch
+41 24 426 09 39