Nam février 2021

Date de parution: 31.01.2021

éditorial
Nous formons les leaders de demain

Chères lectrices, chers lecteurs,

En trente ans, le monde est devenu plus volatil, incertain et complexe. La Suisse, petit État à la neutralité armée, n’est pas une île et n’échappe dès lors pas à cette tendance. Depuis la chute du mur de Berlin, les tâches incombant au système global qu’est notre armée de milice se sont par conséquent diversifiées.

Mais deux dimensions sont restées les mêmes: l’armée continue d’être l’ultime réserve de sécurité de la Suisse, le dernier rempart. De même, la mission principale de l’armée, à savoir la défense du pays, n’a pas changé. Elle est toutefois bien plus complexe qu’il y a trente ans. De nouvelles formes de menaces, comme la cybercriminalité, sont venues s’ajouter à celles que nous connaissions déjà, renforçant encore leur dangerosité.

Par le passé, l’armée était déjà considérée comme LA fabrique des cadres en Suisse. Aujourd’hui comme hier, les jeunes chefs assument leurs tâches de conduite avec dévouement et méthode. Ils évaluent, analysent, prennent des décisions et transmettent aux soldats et soldates qui leur sont confiés le sens et le but de la mission à remplir ensemble. L’armée est ainsi la seule école de commandement axée sur la pratique en Suisse. Plus encore, elle est l’école suisse du leadership.

Le leadership comprend cinq éléments: exemple, vision, empathie, confiance et responsabilité. Les chefs doivent en premier lieu se montrer exemplaires pour être crédibles. Ils motivent également leur équipe en expliquant l’importance de la mission et les buts à atteindre, font preuve de compréhension face aux soucis et besoins de leurs subordonnés et leur redonnent confiance, leur confient des responsabilités et attendent des résultats. Car en fin de compte, ce sont les résultats qui importent pour la réussite de la mission.

On n’apprend pas à être un leader dans les livres, mais en s’exerçant et en concrétisant la réflexion. On apprend surtout de ses erreurs. La conduite axée sur la mission, ou plutôt la conduite par objectifs comme nous l’appelons, constitue la base de ces expériences personnelles. Elle permet de faire des erreurs qui se révèlent formatrices.

Par ailleurs, nos cadres sont façonnés par les conditions difficiles dans lesquelles la conduite s’exerce à l’armée et le niveau d’exigence élevé qui les accompagne. Nous leur apprenons à prendre des décisions dans l’urgence, en manque de sommeil et dans des situations délicates.

Notre formation à la conduite fonctionne, c’est ce que nous avons pu constater à l’occasion du premier service d’appui mené pendant la pandémie de coronavirus. Notre engagement a duré 107 jours pendant lesquels nous avons accompli 320?000 jours de service et plus de 300 missions à la pleine et entière satisfaction des autorités civiles. Les commandants ont dirigé des compagnies d’une centaine de militaires, bien qu’ils aient eux aussi été dans l’incertitude, aient dû se couper de leur famille et amis et n’aient pas pu se rendre au travail. Difficile de faire mieux comme exemple de leadership!

L’armée est la seule institution qui donne l’occasion à de jeunes chefs d’assumer de telles responsabilités et d’acquérir de l’expérience tout en se développant sur le plan personnel. Où est-il possible sinon d’exercer une telle combinaison de compétences? L’armée est bien la fabrique des cadres en Suisse. Aujourd’hui encore, peut-être même davantage que jamais, nous formons les leaders de demain.

En vous adressant mes meilleurs vœux pour 2021, je vous souhaite de rester en bonne santé.

Cdt C Thomas Süssli, chef de l’Armée

sommaire

Or donc...

4

Si notre pays aurait été «prêt à faire face à une menace terroriste persistante»...

En vrac

5

A l’approche des noces d’or de Nam, son rédacteur tire  un grand coup de chapeau à toutes celles et tous ceux qui ont tenu la barre de la revue d’informations militaires.

Chronique de MMG

6

Comment envisager positivement un futur proche que l’on devine bien sombre? 

Exercice ERNS 19

7

La Suisse est prête à faire face à une menace terroriste.

Service militaire

16

Le chef de l’armée veut astreindre les étrangers.

Chronique fédérale

17

Corona-ci, corona-là. Il est passé par ici et il repassera par là.

Portrait

18

Grand défenseur de l’institution militaire, M. André Prahin est également un entrepreneur et un fidèle lecteur de Nam.

Véhicules militaires 27

23

Livraison de 264 Duro dotés d’un nouveau moteur écologique.

Revue Notre Armée de Milice
Jean-Hugues Schulé
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+41 24 426 09 39